Le voilier Tara Tari est un symbole d'innovation écologique dans le respect des traditions locales.
La coque, de 9m de long sur 2m de large, a été dessinée par le prestigieux cabinet VPLP sur le modèle des bateaux de pêche des plages de Koakata, village de pêcheurs du Golfe du Bengale.
Il a été aménagé pour son aventure transocéanique avec un pont, des dérives et un gréement adapté. Cet aménagement a été dimensionné grâce à la collaboration de Gwénolé Gahinet du cabinet VPLP.
"Made in Bangladesh"
Le bateau est presqu'entièrement constitué de produits disponibles localement, provenant principalement des chantiers de démolitions de cargos de Chittagong. Seuls sont importés grâce à des sponsors le matériel de sécurité et de navigation (Plastimo), l'accastillage (Harken) et les voiles (Incidence).
Le premier bateau intégrant de la fibre de jute.
La coque et le pont ont été réalisés grâce à l’aide généreuse du laboratoire Rougier, qui a analysé différents échantillons de composites à base de fibre de jute réalisés au chantier. Composé de 40% de fibre de jute et 60% de fibre de verre, ce bateau expérimental marque la première phase des recherches sur cette fibre.
La coque et le pont ont été réalisés grâce à l’aide généreuse du laboratoire Rougier, qui a analysé différents échantillons de composites à base de fibre de jute réalisés au chantier. Composé de 40% de fibre de jute et 60% de fibre de verre, ce bateau expérimental marque la première phase des recherches sur cette fibre.
Comme en Inde ou au Sri Lanka il y a quelques années, la fibre de verre commence à arriver dans la construction navale du Bangladesh, qui a la plus grande flotte du monde (près d’un million de bateaux). Le bois se faisant rare, le cours des métaux s’enflammant, ce composite énergivore, ni dégradable ni recyclable va envahir les côtes du Golfe du Bengale sous forme de bateaux en tous genres… Mais il n’est pas encore trop tard pour étudier les alternatives. Or il en existe une : la fibre de jute. Elle présente de multiples avantages qui en font un réel espoir pour le Bangladesh :
• C’est une fibre naturelle qui a un très bon bilan écologique. Elle est produite sur place et consomme peu d’énergie pour sa fabrication contrairement à l’énergivore fibre de verre actuellement utilisée dans les composites. Elle est aussi très facilement dégradable. A l’avenir, couplée à une résine biologique, il sera possible de créer des bateaux 100% biodégradables.
• Cette fibre est beaucoup moins chère que la fibre de verre. Elle permet de réaliser des bateaux sûrs, peu chers, durables et écologiques à la portée des pêcheurs du Golfe du Bengale.
• Elle constitue un espoir pour l’industrie menacée du jute au Bangladesh, qui décroît au fur et à mesure que les sacs de jute sont remplacés par le plastique. Elle est pourtant restée des siècles la première ressource du pays. C’est donc une vraie alternative économique pour toute cette filière en déclin.
Bravo Corentin. Très beau projet et heureuse alternative aux techniques de construction les plus polluantes. Démonstration courageuse pour aboutir un jour au « tout jute » et effacer les épaves imputrescibles du paysage.
RépondreSupprimerDe la part du comité de soutien solognot qui suit ton périple de très près.