Le 17 août 2010, au terme d’une expédition du Bangladesh à la France via l'océan Indien et la mer Rouge, le petit voilier de pêche Tara Tari avait démontré qu’on peut fabriquer des bateaux en utilisant un composite à base de fibre de jute. Cette alternative à la fibre de verre présente des avantages écologiques et économiques considérables pour le développement du Bangladesh. Six mois plus tard à Dhaka, l'association Watever fondait un laboratoire de recherche sur les biocomposites pour développer cette nouvelle utilisation de la fibre de jute.

mercredi 25 août 2010

sur johanlivernette.com

Le fabuleux périple de Corentin de Chatelperron

Jeune ingénieur de 27 ans, Corentin de Chatelperron est arrivé le mardi 17 août, sur le port de La Ciotat, suite à un périple long de 6 mois. En provenance du Bangladesh, en passant par le Sri Lanka, le Soudan, l’Egypte, la Turquie, la Grèce, l’Italie et la France. Il faut en avoir, dans le froc, pour braver les tempêtes en solo sur son petit bateau, traverser l’océan Indien, la mer Rouge, le delta du Gange, le golfe du Bengale et la Méditerranée. Tout ça pourquoi ? Pour redévelopper la fibre de jute au Bangladesh dans le cadre de l’opération Tara-Tari réalisée en partenariat avec l’ONG Friendship d’Yves Marre.

Ce fut pour moi l’occasion, au-delà de mon travail pour le journal, de questionner ce jeune ingénieur breton de 27 ans sur son projet écolo-humanitaire des plus louables et pour le moins exceptionnelle. Une action -soit dit en passant- loin des puissantes ONG au service des multinationales qui investissent plus dans la communication que sur le terrain, sujet faisant d’ailleurs l’objet d’une sévère critique dans mon prochain bouquin. Le terrain, c’est précisément le domaine de Corentin, jeune et méritant aventurier exposant, pour nous et en toute humilité, son opération Tara-Tari.


Pouvez-vous nous raconter votre aventure en mer dans le cadre du projet Tara-Tari ?
Corentin de Chatelperron : « L’aventure a commencé il y a un an. J’avais fait des recherches sur la fibre de jute. C’est une bonne alternative écologique et économique pour le Bangladesh. J’ai décidé de construire le premier bateau intégrant la fibre de jute. Pour tester le bateau d’abord, puis faire connaître le projet et récolter des fonds pour prolonger mes recherches. »



Pourquoi la fibre de jute ?C.C. : « Ecologiquement, c’est préférable à la fibre de verre qui demande énormément d’énergie à la fabrication. Le savoir-faire est essentiellement détenu par les entreprises occidentales. Alors que la fibre de jute est un matériau naturel poussant dans le delta du Gange. Economiquement, l’industrie du jute est en pleine décroissance. C’est un espoir pour le Bangladesh de la redévelopper et de faire revivre l’industrie qui en découle. »

Comment qualifier le projet Tara-Tari ? Est-un projet écologique ? Humanitaire ? Scientifique ?C.C. : « C’est d’abord écologique et c’est ce qui m’a initialement motivé. Je me suis engagé par conviction. Cette aventure rentre, pour moi, dans le cadre de ma formation d’ingénieur. »

Là-bas, sur les lieux, quels souvenirs marquants avez-vous gardé ?C.C. : « Les moments difficiles, les coups de vent, les couchers de soleil, les gens. Enormément de choses m’ont marqué durant le voyage. La pauvreté bien évidemment. Elle est très marquée, se ressent immédiatement. J’avais déjà voyagé dans pas mal de pays. Il y a une densité de population énorme au Bangladesh. Les gens ont été très accueillants, chaleureux. Les conditions climatiques et géographiques y sont très difficiles. Lorsqu’on est là-bas, on a plutôt envie d’aider le pays que le contraire. Je pensais y aller incognito, mais les journaux et les télés en ont beaucoup parlé. Ce fut un évènement là-bas. Dans chaque pays où j’arrivais, des navigateurs m’ont aidé. »


Le Tara-Tari rentre-t-il dans le cadre d’une ONG ?C.C. : « Je suis en partenariat avec l’ONG Friendship créé par le Français Yves Marre. Il y a 15 ans, il est allé en péniche au Bangladesh puis l’a transformée en hôpital flottant. Ce fut le point de départ de son ONG. Je suis allé au Bangladesh pour l’aider. Et en parallèle, j’ai commencé mes recherches pour la fibre de jute. Ce projet va, je l’espère, m’aider à trouver des fonds pour créer un centre de recherches en partenariat avec Friendship. »

Quel sera l’avenir de l’opération Tara-Tari ?
C.C. : « Je compte présenter le bateau au grand pavot de La Rochelle du 15 au 20 septembre puis au salon nautique à Paris en décembre. Ce sera une bonne occasion pour essayer de trouver des fonds. En janvier, je repartirai au Bangladesh pour continuer mes recherches et créer le centre. »

Johan Livernette le 23 août 2010

article repris par :
Le Post.fr :
http://www.lepost.fr/article/2010/08/23/2193218_le-fabuleux-periple-de-corentin-de-chatelperron.html
Agoravox :
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/le-fabuleux-periple-de-corentin-de-80141

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